Un pavé dans la mare, mais qui risque fortement de s’envaser, au moins jusqu’aux échéances électorales de 2017. Le rapport parlementaire de Bertrand Pancher (UDI) et Gilles Savary (PS) sur l’application de la réforme ferroviaire émet des propositions pour "concilier eurocompatibilité, ouverture à la concurrence, maîtrise financière et un avenir qui soit promis à la SNCF dans un monde profondément bouleversé", résume ce dernier.
Faire de SNCF Mobilités une société anonyme pour "la protéger de l’aléa politique"
Pas de surprise…
Cadre social, dette, investissements et règle d’or
Les deux députés mettent en avant deux points positifs : « la formation du nouveau groupe ferroviaire » avec une « performance managériale remarquable qui a conduit à transférer 50 000 cheminots de SNCF Mobilités à SNCF Réseau », et le renforcement des prérogatives de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières, l’Arafer.
Mais ils rappellent trois grandes inquiétudes, partagées par le secteur : un cadre social encore trop éloigné des conditions de travail du secteur privé, en raison, notamment, de la décision du gouvernement de céder sur le maintien des principales règles (RH077, notamment) en pleine contestation de la loi El Khomri, fin mai 2016 ; la question de l’endettement de SNCF Réseau qui n’est pas réglée, l’État refusant d’en reprendre au moins une partie dans un rapport que Bertrand Pancher qualifie de « frustrant voire consternant », et le contournement de la « règle d’or » pour financer le Charles-de-Gaulles Express ; enfin, une « nouvelle fuite en avant de grands projets d’investissement, de nature très politique ».