Ce qui devait ressembler à l'aboutissement de deux ans de travaux opiniâtres a finalement été noyé dans le regret et la confusion.
Réunis pour leur habituelle session plénière à Strasbourg, les députés européens avaient prévu de livrer bataille jusqu'au bout sur deux points majeurs de la réforme de politique de cohésion.
Tout d'abord, le budget du Fonds social européen, que les députés souhaitaient revaloriser de 6 milliards sur 7 ans pour répondre au défi du chômage.
Ensuite, l'approche punitive conférée…
Qui a voté quoi ?
Comme souvent à Strasbourg, les votes font fi des clivages politiques habituels.
Sur la politique de cohésion, les Français toutes couleurs politiques confondues ont massivement voté le texte, malgré les désaccords exprimés sur le Fonds social européen ou la macroconditionnalité. Même le député européen Younous Omarjee de la gauche unitaire européenne s'y est rallié. Une façon de couronner les travaux menés en commission du développement régional, mais au prix d'une certaine dissidence, puisque l'ensemble de ses collègues, comme Jean-Luc Mélenchon ou Patrick Le Hyaric, s'y sont opposés.
Idem dans les rangs des sociaux-démocrates italiens et espagnols, particulièrement remontés contre l'issue des négociations. "On nous dit : soit vous acceptez les conditions du Conseil, soit il n'y a pas de politique de cohésion. Ce n'est pas la démocratie et ce n'est pas l'Europe que nous défendons", s'offusque Sergio Gutierrez.
Moins protestaires mais pas tout à fait convaincus du résultat, les Verts se sont abstenus, tout comme Jean-Luc Benhamias et Nathalie Griesbeck, du Modem.