Deux ans après l’éclatement du scandale Volkswagen, les responsables politiques ont rejoué leur partition dans l’hémicycle européen , le 13 septembre, défendant ou pas l'industrie automobile. L’intervention volontariste de la commissaire au Marché intérieur , Elżbieta Bieńkowska, n’aura eu d’offensif que le verbe, l’impuissance de l’exécutif européen se confirmant à bien des égards.
Bie ń kowska se dit "ouverte" à la création d’une agence européenne
Sortant de ses notes , Elżbieta Bieńkowska a avoué avec abattement une erreur de jugement…
« Poursuivre les procédures pour infraction aux règles actuelles »
Si la Commission européenne peut avancer vers des règles plus strictes sur les émissions polluantes des voitures, elle n’a que très peu de pouvoir sur le plan judiciaire.
« Le scandale n’est pas terminé après deux ans. […] De nouvelles accusations émergent quasiment chaque semaine, les États ne transmettent leurs informations qu’après notre demande insistante […] Pour moi, il est très clair que même les règles actuelles ont été violées et le sont probablement toujours », a déploré Elżbieta Bieńkowska.
C’est pourquoi elle s’est dite « déterminée à poursuivre les procédures pour infraction aux règles actuelles ». La commissaire avait ouvert des procédures contre sept États, le 8 décembre 2016, pour leur absence de sanctions contre Volkswagen, pour avoir homologué ses véhicules « truqués », ou pour n’avoir pas transmis les données nécessaires à Bruxelles. En mai, c’est à l’encontre de l’Italie et de son constructeur Fiat qu’elle a sévi, accusant l’État d’avoir protégé ce dernier.
La Commission n’a pas de pouvoir non plus pour obliger les constructeurs à indemniser les victimes du scandale. Elle doit se contenter de « mettre la pression » sur les États et les constructeurs, avec l’aide des autorités de protection des consommateurs de l’UE et les associations.