L’épopée du Lyon-Turin est devenue aussi sinueuse que les vallées alpines qu’il est censé traverser. Depuis vingt ans, les rendez-vous politiques s’égrainent pour affirmer l’importance du projet. Dès 1994 , l’UE l’inscrit parmi ses axes de financements prioritaires pour relier la capitale rhônalpine à Trieste. Un tronçon qui s’est depuis fondu dans un corridor plus large afin de jeter un pont ferroviaire entre Lisbonne et les portes de l’Orient, à Kiev.
La liaison transalpine, qui promet aux voyageurs de rallier…
Les Parlements nationaux impliqués
Les parlementaires français et italiens seront appelés à se prononcer sur le projet Lyon-Turin, dans le but d'entériner un accord signé par les gouvernements des deux pays le 30 janvier 2012, lequel modifie le traité de 2001 constituant le socle historique pour la construction de la ligne ferroviaire.
Le 28 novembre, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a déposé en ce sens un projet de loi, que les parlementaires devraient adopter cet hiver. Principale innovation, l'article 6 institue un "promoteur public chargé de la conduite stratégique et opérationnelle du projet".
Une manière de répondre aux interrogations de la Cour des comptes sur la gouvernance du chantier, aujourd'hui pilotée par l'entité Lyon-Turin ferroviaire, filiale des gestionnaires d'infrastructures ferroviaires des deux pays (RFF et RFI), mais appelée à disparaître en 2013.
Le nouveau promoteur sera constitué à parité entre l'Etat français et italien. "Un représentant de la Commission européenne assiste aux séances du conseil d’administration sans disposer de droit de vote. Des représentants des régions Piémont et Rhône-Alpes peuvent assister aux séances du conseil d’administration en tant qu’observateurs sans droit de vote", précise le texte.
Au Conseil régional Rhône-Alpes, on s'attend à ce que le parlement se prononce une deuxième fois sur le projet. Le texte soumis fin novembre ne permettrait pas de déterminer complètement les modalités financières nécessaires pour parachever le Lyon-Turin.