La réforme ferroviaire offre un exemple du fossé idéologique qui sépare la France de Bruxelles. D’ici quelques années, le marché français du transport en train de passagers ne pourra plus être l’apanage de la seule SNCF.
Peu convaincue des bienfaits du libéralisme, les élus finissent par s'y résoudre : « L’échéance prévue pour 2019 sera peut-être décalée, pas repoussée sine die », admet Roland Ries, sénateur socialiste du Bas-Rhin, auteur d'un rapport et d'une résolution examinés au Sénat mercredi 17 juillet.
Un ensemble de…
Impact de la concurrence sur le fret en Europe
En Pologne, en Roumanie ou encore de la Bulgarie, le taux de pénétration de nouvelles entreprises ferroviaires est bon (respectivement 36%, 55% et 22%). Le marché du fret a pourtant subi un reflux considérable (de 19% à 33%) entre 2000 et 2010, indique le rapport de Roland Ries.
Exemple inverse en Suède ou en Allemagne : ces deux pays affichent une progression du fret (3,9% et 2,9%), tout en accueillant respectivement 40% et 25% de nouveaux entrants. Mais l'Autriche, qui enregistre la meilleure progression du transport de marchandises par train en Europe (7,4%), dispose d'un marché relativement peu ouvert (15%).
La France, de son côté, n'a toujours pas trouvé le bon équilibre : en 10 ans, le fret a fléchi de 20%, conséquence du déclin de fret SNCF, quand son marché est aujourd'hui ouvert à hauteur de 23,9%.
Mais là encore, gare aux conclusions hâtives : les dernières tendances données par RFF annoncent un redressement en 2012, grâce à l'activité des concurrents de la SNCF.