L’audition de Ségolène Royal par la commission d’enquête du Parlement européen sur le Dieselgate (Emis), le 24 novembre, a été particulièrement houleuse. Elle a surtout tourné autour de la position ambivalente de la France et de la ministre sur les tests d’émissions en conditions réelles (RDE), qui entreront en vigueur en septembre 2017.
Petit retour en arrière. Le 28 octobre 2015, quelques semaines après le déclenchement de l’affaire Volkswagen, les États votent en comitologie pour des marges de tolérance –…
Jusqu’au bout, la ministre s’est fait désirer
Sollicitée depuis plusieurs mois par la commission Emis pour être auditionnée, Ségolène Royal a longtemps esquivé, repoussé, puis proposé de se faire remplacer par son secrétaire d’État Alain Vidalies. Avant finalement d’accepter, de guerre lasse.
Les députés étaient donc particulièrement impatients de l’entendre à Strasbourg, ce 24 novembre, et particulièrement désappointés en apprenant, le matin même, que l’avion de la ministre avait du retard. "Venir en jet privé, pour la présidente de la COP…", glissait au passage Michèle Rivasi (Verts).
Interpellée par des députés sur ce retard et ce mode de transport, la ministre ne s’est pas démontée, fournissant des explications alambiquées:
"J’ai improvisé hier soir le maintien de mon déplacement. J’ai voulu utiliser un moyen de déplacement souple, pour ne pas retarder ma venue une nouvelle fois. Ce matin, j’ai dû laisser tomber un colloque à l’Assemblée nationale, où 300 parlementaires étaient venus m'entendre rendre des comptes sur la COP21 et la COP22".
Ledit colloque figurait effectivement à l’agenda de Ségolène Royal, contrairement à son rendez-vous au Parlement européen.
Le retard de la ministre a en tout cas écourté considérablement son audition (réduite à une heure au lieu de deux), au grand dam des membres de la commission EMIS.