Ce devait être une opération de remise à flot lancée notamment par le tout récent groupe de sénateurs amis du canal Seine-Nord . Ce fut plutôt l’exposition des ingrédients d’un naufrage annoncé. La table ronde organisée le 6 décembre 2017 au Sénat par la commission du Développement durable les a fait clairement émerger.
Première leçon : concrétiser le financement de cette infrastructure fluviale ressemble de plus en plus à une montagne impossible à gravir. 4,9 milliards d’euros et non plus…
Une clé de financement claire, un coût qui l'est moins
Schématiquement, le financement du projet est le suivant :
40% vient de la Commission européenne
60% de la France, partagés entre l'État, les collectivités et un emprunt à contracter par la societé de projet.
Quel est le cout réel du projet ? C'est le grand flou.
Hervé Maurey, le président de la commission du Développement durable du Senat en ouverture de la table ronde a repris le montant de 4,5 milliards d'euros. Il a ventilé la répartition de ces 4,5 milliards de la façon suivante :
> Union européenne : 1,9 milliard d'euros (Or, à ce jour, Bruxelles ne s'est officiellement engagé, en 2015, qu'à hauteur de 979,7 millions d'euros pour le projet, dont 700 millions pour la partie française. Et ce, au titre du mécanisme pour l'interconnexion en Europe pour la période 2014-2020.
> État : 1 milliard
> Collectivités locales : 1 milliard
> Emprunt : 600 millions, alors que le Premier ministre avait évoqué un prêt entre 700 et 900 millions, le 2 octobre.
> Cependant, le représentant de l'État, lors de la table ronde, a réhaussé le coût du projet à 4,9 milliards d'euros.