Le 22 juin se tiendra à Lyon la commission intergouvernementale sur la liaison ferroviaire Lyon-Turin. L’occasion pour la France et l’Italie de présenter leurs avancées respectives sur ce projet dont le coût total pourrait approcher les 20 milliards d’euros (voir encadré ci-dessous) et de plancher sur les prochaines étapes. Les récentes déclarations du gouvernement français indiquent que le scénario retenu pour les voies d’accès au tunnel de base devrait être celui du « grand gabarit », même si la décision…
Le Lyon-Turin, au cœur de la politique européenne de réseau
Au centre du corridor méditerranéen, qui relie l’extrême sud de l’Espagne à la frontière hongro-ukrainienne, la liaison ferroviaire Lyon-Turin est un projet prioritaire du réseau transeuropéen de transport (RTE-T). Au total, près de 280 km de voies ferrées, divisées en trois parties : un tunnel de base (section internationale) de 57,5 km sous les Alpes, reliant Saint-Jean-de-Maurienne à Suse, une section française de 160 km de Saint-Jean-de-Maurienne à Ambérieu (près de Lyon) et une section italienne d’environ 60 km, de Suse vers Turin.
L’addition globale devrait s’élever à environ 20 milliards d’euros pour financer un projet d’une telle ampleur : 8,6 milliards en euros de 2012, pour le tunnel de base, selon une étude de 2015 menée par la société TUC Rail, spécialisée dans les infrastructures ferroviaires. Le coût de la partie française a été estimé à 7,7 milliards en euros de 2012, dans le cadre de l’enquête publique de la DUP en 2012. « Mais en tenant compte de l’inflation, il faudrait compter 10 milliards environ pour les accès français », estime Stéphane Guggino. Enfin, la révision du projet de 2017 (document en italien, p. 260) a largement revu à la baisse le coût de la partie italienne, passant de 4,4 milliards à 1,9 milliard d’euros.
Les trois parties – l’UE, l’Italie et la France – se répartissent la gouvernance de la ligne : la partie italienne, du nœud de Turin à Bussoleno (vallée de Suse), est sous la responsabilité de Réseaux ferrés italiens (RFI) et la partie française, de Saint-Jean-de-Maurienne à Lyon, sous celle de la SNCF.
En 2014, une enveloppe de 813,8 millions a été allouée à la construction de la section internationale dans le cadre du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe. Celle-ci devrait être entièrement utilisée d’ici la fin de l’année 2023.