Les réunions de ministres européens s’égrainent sans que le clivage avec les pays du Nord, emmenés par l’Allemagne, ne se résorbe. A l’occasion du Conseil Affaires générales du 24 juillet, les États adeptes du « mieux dépenser » ont réitéré leur hostilité à toute augmentation du budget européen.
Pour 2014-2020, la Commission a proposé un budget révisé de 1033 milliards d’euros (soit 1,08% du PIB européen), incluant une augmentation de 8 milliards pour tenir compte de l’entrée de la Croatie…
La grande braderie du budget européen
Depuis le début des années 80, la Grande-Bretagne bénéficie d’un « rabais », souvent appelé « chèque britannique » dans les manuels d’histoire.
Sur la période 2007-2013, la somme perçue par le pays pour le dédommager de sa contribution au budget communautaire s’élève à plus de 30 milliards d’euros, dont la prise en charge échoie aux autres États…mais dans des conditions qui ne sont pas équitables. L’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et l’Autriche ont en effet obtenu de contribuer proportionnellement moins au remboursement de la Grande-Bretagne. Un rabais sur le rabais, en somme.
Une situation qui irrite les autorités danoises, partisanes d’une abolition de ces mécanismes complexes et inéquitables. Confrontée déjà en 2005 au refus net de Londres de remettre en cause son chèque, Copenhague fait désormais pression sur ses partenaires…en réclamant à son tour un rabais.
Une correction de 150 millions d’euros à partir de 2014 permettrait de « résoudre notre problème de contribution budgétaire excessive », explique le ministre danois des Affaires européennes, Nicolai Wammen, qui en a fait sa « ligne rouge ». « Le Danemark paie 4 euros au budget européen chaque fois que des pays comparables paient 3 euros », estime-t-il.