Alors que l’UE semblait se diriger vers une économie de services, la crise a rendu plus que jamais cruciale le développement de sa politique industrielle. “Il n’y a pas d’économie prospère sans industrie. Mais c’est une évidence qui n’a pas toujours été le cas”, a déclaré Franck Huiban, conseiller du président directeur général, d’EADS. Selon lui, la crise a été un réveil brutal pour l’Europe qui se tournait vers le monde des services. Aujourd’hui, l’UE représente 15% de la production…
Contexte
L’industrie a été le fil rouge guidant la création de l’Union européenne. En 1952, le plan Schuman jette les bases d’une coopération dans les domaines sidérurgique et charbonnier. La CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier), en tant qu’acte fondateur, n’a cependant pas facilité l’assimilation de la politique industrielle comme priorité de l’UE.
Des initiatives ont vu le jour à partir des années 80, lorsque l’Acte unique donne le coup d’envoi de programmes pluriannuels visant à renforcer la compétitivité de l’industrie européenne. Le traité de Maastricht confirme cette inflexion en posant les jalons d’une action communautaire en faveur de la reconversion industrielle et du développement technologique (article 157).
Mais la greffe n’a pas pris : plus de cinquante ans de construction européenne n’ont pas suffi à instaurer une stratégie industrielle intégrée. Aujourd’hui, les acteurs du secteur plaident pour la mise en place d’un pilier industriel au coeur de la stratégie UE 2020.
Les ministres en charge de l’Industrie – qui revendiquent un rôle clé dans la mise en œuvre du projet – se sont engagés à développer une politique industrielle ambitieuse articlée autour de la croissance et des emplois durables.
Ebauché le 1er mars par les ministres européens, le projet reste cependant plutôt flou sur les détails, et aborde des thèmes déjà bien connus tels que l’innovation, le soutien aux PME ou encore la croissance durable.