"Moins l’Europe s’occupait de sûreté nucléaire, mieux on se portait." Héritée du gaullisme, cette vision serait désormais révolue. "J’ai contribué à ce qu’il y ait un virage total", affirme André-Claude Lacoste, interrogé le 12 octobre à l’occasion d’une rencontre informelle avec la presse.
En poste au sein de l’Autorité de sûreté nucléaire depuis près de 20 ans, M. Lacoste s’apprête à remettre les clés de l’institution, après l’avoir présidée pendant 6 ans.
Un départ qui survient en pleine zone de…
Le virage européen de l’Autorité de sûreté nucléaire
L’européanisation des questions nucléaires a certes commencé avec le traité Euratom de 1957, mais la coopération entre États s’est concrétisée tardivement. En lançant en 1999 le groupe de travail "Wenra", qui rassemble les autorités de sûreté des pays de l’Ouest, André-Claude Lacoste estime avoir entrepris un "virage total".
Le fruit des travaux menés par ce réseau a ainsi permis d’amorcer l’entrée dans l’UE des pays d’Europe de l’Est dans de meilleures conditions. Agissant comme conseiller de la Commission européenne, le groupe Wenra a ainsi recommandé la fermeture de 8 réacteurs chez les candidats à l’adhésion (2 en Lituanie, 2 en Slovaquie et 4 en Bulgarie). Des mesures que les pays ont exécutées.
En 2007, un nouvel organe est né avec l’Ensreg, au sein duquel siègent les 27 autorités de sûreté nucléaire, ainsi que la Commission européenne.
Deux directives européennes, dont l’introduction a été soutenue par l’ASN, ont depuis vu le jour : la directive de 2009 sur la sûreté et celle de 2011 sur les déchets nucléaires. Avec l’accident de Fukushima, la Commission cherche à rouvrir le chantier de la sûreté afin d’en durcir les règles. Une révision de la directive est envisagée.