L'allusion a tout d'abord été polie. A la demande de la Pologne, de la République tchèque ou encore de la Roumanie, les dirigeants de l'UE ont précisé, lors du sommet du 22 mai, que les Etats sont libres d’exploiter dans leurs bouquets énergétiques les «ressources énergétiques autochtones ».
Auditionné au Parlement européen le 28 mai, Herman Van Rompuy a été beaucoup plus clair. Tout en rappelant que l'UE ne peut imposer une source d'énergie aux Etats, le président du Conseil européen…
Quelques repères
- Les gaz et pétrole de schiste sont des énergies fossiles stockées dans les roches mères. Depuis la fin des années 2000, les progrès technologiques facilitent l'exploitation de ces ressources.
- 10 pays européens sont concernés par les gaz de schiste. La Pologne et le Royaume-Uni sont les plus avancés dans l'exploration malgré l'incertitude du modèle économique et les contraintes techniques
- A la sortie du Conseil européen, François Hollande à déclaré : "Sur le gaz de schiste, [...) la position de la France est de considérer qu’aujourd’hui, la technique de la fracturation hydraulique ne peut pas être acceptée".
- Les dernières études (voir la rubrique liens utiles) ont ralenti l'élan sur les gaz de schiste en Europe. "Ils ont confondu les potentiels de réserves et les ressources", explique Antoine Simon du bureau bruxellois des Amis de la Terre. La plupart des investisseurs polonais ont d'ailleurs suspendu ou renoncé à leurs investissements.
- Toujours selon M. Simon, l'argument selon lequel les gaz de schiste est moins polluant que l'exploitation du charbon n'est pas valable. "De nouvelles études scientifiques américaines constatent que les fuites de méthanes liées aux gaz de schiste aux Etats-Unis peuvent être nettement plus importantes que les émissions de gaz à effet de serre du charbon".
- Une étude américaine, publiée en février 2013, estime que le pétrole de schiste atteindra un pic en 2017 avant de décroître en 2025.