La taxe carbone ne serait plus la priorité du président de la République. Après son intervention au salon de l’Agriculture où il a fustigé les contraintes environnementales, Nicolas Sarkozy a donné l’impression de reculer sur l’adoption du texte dans un entretien accordé au Figaro magazine publié le 13 mars.
« Nous prendrons le temps de la concertation au niveau européen comme au niveau national », a indiqué le chef de l’État. Le flou de cette déclaration laisse entendre que l’adoption…
La taxe d’ajustement aux frontières toujours d’actualité pour Sarkozy
Dans son entretien au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy a précisé que « s’agissant des dispositifs environnementaux, je dis très clairement que la France montrera l’exemple, que nous voulons tenir nos engagements de limitation des émissions de gaz à effet de serre, mais que nous voulons dans le même temps une taxe carbone aux frontières de l’Europe. ».
Le président de la République a à nouveau indiqué que la France poursuivra ses efforts en matière de limitation de gaz à effet de serre, à condition que les engagements internationaux sur le climat soient forts. Sans quoi, il plaidera pour la mise en place d’une taxe sur les importations en provenance de pays qui ne respecteraient pas les mêmes engagements climatiques.
Selon le professeur à la faculté des sciences économiques de Montpellier, Jacques Percebois, cette position se défend car une taxe carbone aux frontières serait certainement plus pertinente à l’échelle mondiale. Mais en réalité, selon lui, « il s’agit d’une façon élégante de botter en touche. »
En effet, l’idée d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe se heurtera à de nombreux obstacles. Son adoption est d’abord conditionnée aux résultats des négociations internationales sur le climat en 2010. Elle nécessite aussi l’accord des 27 États membres qui sera difficile à obtenir car de nombreux États comme le Royaume-Uni y sont opposés.
Le Commissaire au Commerce Karel de Gucht avait également déclaré son opposition en janvier 2010, craignant « le déclenchement d’une guerre commerciale ». Une taxe aux frontières risquerait également d’enfreindre les règles de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et supposerait l’élaboration d’une liste des produits soumis à cette taxe.