Pouvoirs
Le second quinquennat d’Emmanuel Macron ne ressemble décidément en rien au premier. Deux ans après sa réélection, voilà le président de la République contraint à ce que l'Èlysée qualifie de « coexistence exigeante » avec un Premier ministre, Michel Barnier, issu des Républicains. Son gouvernement sera soutenu par un attelage inédit composé de ce qu'il reste de l'ex-majorité présidentielle et de la droite républicaine. Ce bloc central est toutefois loin d''atteindre la majorité absolue à l'Assemblée nationale, les législatives de l'été 2024 ayant débouché sur trois blocs antagonistes de force à peu près égale. Sous la menace permanente d'une motion de censure de la gauche et de l'extrême droite, le nouveau gouvernement va devoir faire adopter un budget 2025 compatible avec l'objectif de réduire le déficit et l'endettement du pays. Les difficultés budgétaires et les incertitudes pesant sur la situation intérieure pourraient affaiblir l'influence de la France sur la scène européenne. Les élections européennes ont débouché sur un quasi statu quo au Parlement de Strasbourg, qui a permis la reconduction d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission. Ses priorités ? Dans un contexte géopolitique marqué par la guerre en Ukraine, hisser l’Union européenne au rang de puissance indépendante. Pour cela, il faudra sans doute réviser des règles communes de fonctionnement peu adaptées à un nombre toujours grandissant de membres.