En France, les régions ourdissent depuis des mois l’« acte III de la décentralisation », avides de renverser les réformes qui leur ont été défavorables en 2010.
En Espagne, les Catalans sont prêts à boire la coupe jusqu’à la lie, séduits par le projet de sécession porté par le gouvernement local, qui a convoqué des élections anticipées le 25 novembre.
En Grèce, une réforme de grande envergure, baptisée Kallikratis, a abouti à la disparition ou la fusion de 4500 structures…
Un risque accru de recentralisation ?
Dans leur déclaration finale issue des États génénaux du Conseil des communes et régions d’Europe, les collectivités expriment leur inquiétude sur un risque latent : "Partout en Europe, les États sont tentés de recentralis[er] certaines politiques publiques." Un phénomène qui se vérifie dans les pays très touchés par la crise, comme dans ceux qui semblent plus épargnés.
En Grande-Bretagne, les agences régionales de développement ont été supprimées. En Irlande, la décentralisation des services d’État en région, lancée en 2003, a été abandonnée fin 2011, sous l’effet des politiques d’austérité. Au Portugal, le "projet de régionalisation n’est plus à l’ordre du jour", rapporte l’étude de Dexia.
Une même tendance se dessine au Danemark, où les régions seront peut-être "transformées en un échelon administratif d’État", ou encore en Finlande et en Suède, où les projets de régionalisation sont suspendus.