Il y avait quelque chose de vertigineux dans l’enjeu du sommet européen extraordinaire des 30 et 31 mai, à Bruxelles : ou les Vingt-Sept parvenaient à un accord sur le sixième train de sanctions et donc sur un embargo contre le pétrole russe, ou bien ils prenaient le risque de laisser s’enliser définitivement le dossier après un mois de tractations éprouvantes pour les nerfs des diplomates. Et de briser l’unité préservée coûte que coûte, parfois à grand-peine, depuis le début…
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À Bruxelles, les six mois sous tension de la présidence française
Le mandat de la France à la tête du Conseil de l’UE a pris fin le 30 juin, au terme d’un semestre frénétique rythmé par l’adoption de six trains de sanctions contre la Russie et de dizaines d’accords entre États membres et avec le Parlement. Emmanuel Macron en a aussi profité pour promouvoir ses idées fétiches, comme l’autonomie stratégique, mais aussi le concept de « communauté politique européenne ».
L’UE en passe de frapper la Russie au portefeuille énergétique
Jusqu’ici épargnés par les sanctions économiques, les produits énergétiques russes sont dans les radars bruxellois depuis la découverte de centaines de cadavres de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha. La Commission a notamment proposé le 5 avril un embargo sur le charbon ; le pétrole pourrait suivre. Le gaz, lui, continue de diviser fortement.