Un accord interviendra prochainement entre les États participant au projet de gazoduc Nabucco, qui est pourtant loin de faire l’unanimité.
Les cinq pays traversés par le gazoduc (la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et l’Autriche) se sont accordés sur la signature d’un texte, a annoncé la Commission européenne le 3 juillet. Les dirigeants qui assisteront à la cérémonie restent indéterminés. Les diplomates turcs assurent que des présidents, des premiers ministres et des ministres y participeront.
"Je suis ravi…
CONTEXTE :
Le projet de gazoduc Nabucco, attendu pour 2014, vise à réduire la dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis de des importations de gaz russe en fournissant du gaz de la mer Caspienne entre l’Azerbaïdjan et l’Autriche.
L’Azerbaijan est perçu comme le fournisseur le plus probable, mais les pays du Moyen-Orient seront également impliqués à l’avenir, notamment l’Irak et l’Iran.
Le gaz pourrait être transporté en Europe via la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, l’Autriche et la Hongrie. La construction de Nabucco commencera en 2011 (EurActiv.com, 08/04/09), car la crise entre la Russie et l’Ukraine a encouragé les dirigeants politiques à accélérer la réalisation du projet.
La Russie accentue en parallèle ses efforts pour mettre en œuvre le projet concurrent du projet « South Stream » (EurActiv.com, 25/05/09). Le ministre de l’énergie russe Sergei Shmatko a récemment annoncé que le South Stream allait plus que doubler sa capacité initiale, passant ainsi de 31 milliards de mètres cubes par an à 63 milliards.
Trois des membres du consortium de Nabucco –OMV, MOL et Bulgargaz– se sont déjà engagés dans le projet de gazoduc South Stream, ce qui suscite maintes interrogations sur les conflits d’intérêt qui pourraient survenir, en raison de leur participation à Nabucco.
Plusieurs gouvernements européens, notamment l’Allemagne, la France et l’Italie, qui ont des liens très étroits avec le Kremlin et sont tenus par des contrats avec Gazprom, ne sont pas convaincus du bien fondé du nouveau gazoduc. La compagnie italienne ENI est déjà le principal partenaire de Gazprom dans le projet de South Stream. De plus, la Turquie a cherché à négocier les clauses du contrat à son avantage.