Le gouvernement prend au sérieux le risque politique autour du budget pour 2018. La présentation officielle de la loi de finances a fait l'objet d'une attention particulière. L'objectif est de désamorcer en amont les nombreux sujets polémiques comme l'augmentation de la fiscalité du diesel, la baisse des emplois aidés, la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ou encore la baisse des aides au logement.
Une évaluation prudente
Le gouvernement a fait très attention à ne pas recourir,…
Un budget qui colle au programme
L’électeur convaincu d’Emmanuel Macron ne sera pas déçu par le texte présenté par le tandem de droite de Bercy. Celui-ci comprend toutes les grandes mesures portées pendant la campagne, y compris celles qui n’ont pas retenu l’attention de l’opinion. Ainsi, le rétablissement d’un jour de carence des fonctionnaires (art. 48) était bien dans le programme, tout comme l’augmentation des seuils des régimes d’imposition des micro-entreprises (art. 10).
Les mesures phares, c’est-à-dire le remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune par un impôt sur la fortune immobilière (art. 12) qui fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois, le dégrèvement progressif de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages (art. 3), la déductibilité de l’impôt sur le revenu de la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) (art. 38), l’évolution de la prime d’activité (art. 63) ou encore la diminution de l’impôt sur les sociétés (art. 41) sont bien dans le PLF.
Tout comme la suppression du CICE, qui sera transformé en allégement de cotisations patronales dans le PLFSS (art. 42) et la création du prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30 % est actée, comme promis (art. 11).
Le gouvernement avait aussi préparé les esprits tout au long de l’été sur de nouvelles mesures. Notamment la baisse de l’aide personnalisée au logement (APL), comprise dans l’article 52 traitant de la réforme des aides au logement et de la politique des loyers dans le parc social. Ou encore la redirection des crédits affectés à la réserve parlementaire – supprimée par la loi de confiance – vers une nouvelle dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) (art. 59).
En revanche, manque à l’appel l’imposition individualisée pour les couples, une mesure évaluée dans le programme à 1,5 milliard d’euros. Et les baisses d’impôts sont plus faibles que prévues : 7 milliards au lieu de 10. Pour cause notamment de nécessaire limitation du déficit budgétaire. Mais aussi de difficultés à réduire le train de vie de l’État, alors que beaucoup de ministères ont obtenu une augmentation de leurs crédits.