La Commission européenne le martèle, conférence de presse après conférence de presse.
Il ne s’agit nullement de mettre la Grèce au ban de l’espace Schengen. Au contraire, l’objectif à peine voilé est d’utiliser les possibilités offertes par les textes pour éviter un effondrement généralisé de l’espace de libre circulation. Quitte à le faire sur le dos d’Athènes.
Tour de passe-passe sur le dos de la Grèce
Le calcul de l’exécutif est simple : l’Allemagne a jusqu’au 13 mai pour rétablir…
Et l’économie dans tout ça ?
Lors de son discours de rentrée, le 15 janvier, le président de la Commission européenne a estimé le coût du retour des contrôles depuis le mois de septembre 2015 à 3 milliards d’euros. Un chiffre difficile à vérifier.
Jean-Claude Juncker a précisé qu’« attendre à une frontière intérieure coûterait à chaque camion 55 euros par heure » d’immobilisation.
Ironie de la comparaison, Schengen est en partie l’enfant d’une grève des routiers. À l’hiver 1984, ces derniers ont paralysé la France pour protester contre les contrôles et les temps d’attente entre les pays.
Relire notre dossier de 2011 : Schengen, jouet politique des États
Aujourd’hui, la compagnie ferroviaire danoise estime que les retards pris par les trains vont entraîner 130 000 euros de frais supplémentaires par jour.
Sur un plan plus global, l’agence Moody’s s’est aussi penchée sur les conséquences d’une remise en cause de Schengen. 50 % des échanges entre les pays de l’UE se font aujourd’hui par camions. Ce commerce intra-européen est assuré à 22 % par l’Allemagne, 17 % par les Pays-Bas, et 9 % par la France.
Toutefois, les petits pays sont les plus dépendants du marché intérieur. 70 % de la production slovaque est exportée dans le reste de l’UE. La République tchèque et la Hongrie sont juste derrière.