Par Markus Bernath à Athènes et Jorge Valero à Bruxelles
Un tableau blanc installé dans un coin du bureau du Vice-Premier ministre grec Iannis Dragasakis est noirci de notes, de flèches et de cases. Une ligne divise la feuille en deux parties : la première est marquée "Nai" et l'autre, "Oxi"("oui" et "non" en grec), qui se prolongent jusqu’au bas du tableau. Dans les négociations difficiles avec ses bailleurs de fonds internationaux, qui touchent à leur fin, le gouvernement grec…
Réduire le budget de Défense ?
S'abstenir de réduire les pensions cette année en échange de coupes dans le budget de défense est une idée lancée par la Commission européenne pour faciliter la conclusion d'un accord avec la Grèce. Le FMI s'est opposé à une telle transaction, mais la demande de coupe dans les dépenses militaires de la Grèce fait son chemin auprès des responsables politiques allemands aussi. La Grèce compte parmi les rares membres de l'OTAN qui s'en tiennent à la règle selon laquelle les dépenses de défense doivent représenter au moins 2% du PIB. Elles étaient généralement bien supérieures à ce niveau à cause de tensions avec la Turquie : 4,3% en 2002 et 2,8% en 2008, avant la crise; en 2014, le taux était à 2,2%. Le PIB étant en baisse, les dépenses militaires ont chuté en termes nominaux de 46% entre 2010 et 2015, passant de 6 milliards d'euros à 3,25 milliards d'euros. En avril 2015, cependant, une controverse a éclaté en Grèce suite aux révélations selon lesquelles le ministre de la Défense, Panos Kammenos, le partenaire de droite de la coalition gouvernementale, a ordonné l'amélioration des performances de cinq aéronefs de patrouille maritime (Orion Lockheed P-3B de construction américaine) pour un total de 500 millions d'euros.