Auparavant balayées d'un revers de main, les prévisions de croissance de Bruxelles semblent désormais prises au sérieux. "J'ignore les prévisions de croissance de la Commission européenne mais nous tenterons de nous caler dessus", déclare le ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac, mardi 19 février lors d'une conférence au European American press club.
Le lendemain, plusieurs médias français publient les chiffres officiels (0,1% contre les 0,8% prévus), deux jours avant la présentation à Bruxelles, vendredi 22 février. L'effet de surprise sera…
Un nouveau calendrier budgétaire
Voici un scénario-type des nouvelles pratiques de surveillance budgétaire :
En octobre 2013, les gouvernements rendent public un plan de budget pour 2015. Le texte présente les objectifs de déficits visés, les dépenses et les recettes espérées, en fonction d'une prévision de croissance. Examinés par la Commission, les plans nationaux font aussi l'objet d'une discussion entre les Etats.
Avant le 15 avril 2014, chaque Etat planche pour ajuster son projet. A la fin du mois de mai, la Commission européenne formule des recommandations pays par pays, discutées par les Etats au sein de l'eurogroupe en juillet.
A l'automne suivant, les pays produisent enfin un projet de loi de finance pour 2015. Il est encore une fois examiné par la Commission, qui peut formuler de nouvelles observations avant le 15 novembre. A cette période, les parlements nationaux sont parties prenantes de la discussion budgétaire.