Santé

C’est devant des industriels médusés que l’exécutif a annoncé le week-end dernier sa décision de les mettre davantage à contribution dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025. Les intéressés ont contesté la démarche et dénoncé une trahison. Récit d’une semaine qui a transformé l’examen du PLFSS en long fleuve intranquille, sur fond de lobbying plus ou moins réussi.

Appelés « conseillers législatifs », « conseillers techniques » ou parfois « chargés de mission », les conseillers des groupes assistent et accompagnent les sénateurs de chaque commission. Chargés de la rédaction d’amendements, ils veillent à la cohérence politique des textes votés par le groupe. Leur rôle, déjà incontournable, est renforcé par l’influence prise par le Sénat après les législatives de juillet 2024. Contexte regroupe les noms de ces acteurs de l’ombre dans une infographie régulièrement mise à jour.

Ils sont de véritables tours de contrôle parlementaires : ces collaborateurs des groupes supervisent le travail législatif en commission, rédigent les propositions de loi, coordonnent les députés, améliorent l’écriture des amendements, assurent une veille thématique, surveillent les rapports de force en commission. Ils sont, enfin, des interlocuteurs incontournables des représentants d’intérêts. Contexte met à jour son infographie des conseillers législatifs, après le fort renouvellement des équipes cet été à l’Assemblée.

Chahuté à l’Assemblée nationale, en commission comme en séance, l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 s’annonce apaisé sous les ors de la Chambre haute, où l’exécutif dispose d’une majorité solide. Les sénateurs l’ont bien compris, qui ont obtenu quelques engagements en contrepartie de la bonne tenue des débats. Les lobbys profitent quant à eux de travailler avec des parlementaires mieux préparés et plus techniques.

Malgré sa maîtrise de l’exercice, le commissaire désigné n’a pas convaincu les eurodéputés sur le fond. Si la santé a été plutôt bien servie lors de son audition, ce n’est pas le cas du bien-être animal, au point de soulever la question du transfert d’une partie de son portefeuille au commissaire à l’Agriculture. Olivér Várhelyi est soumis à une nouvelle salve de questions écrites. Un drame en deux actes.