La conférence de financement des mobilités comporte son lot d’écueils et il en est un auquel le gouvernement ne peut déjà plus rien : est-ce le bon moment ?
Entre un reflux de l’écologie dans le débat public, une crise des finances publiques et une fin de présidence macroniste peu propice aux grands chantiers, les transports ont-ils laissé passer le momentum ? Et a-t-on trop tardé pour espérer endiguer le vieillissement des réseaux dans un délai raisonnable ? Plusieurs interlocuteurs…
Le risque d’une conférence cannibale
La conférence de financement peut aussi avoir des effets de bord. « Ce que je crains, c’est que jusqu’à l’été on ne décide plus rien et qu’on renvoie tout à la conférence », glisse un de nos interlocuteurs ministériels. La mise en pause des arbitrages pourrait être particulièrement gênante pour SNCF Réseau. Le gestionnaire d’infrastructure est pris par le temps ; il n’a pas de visibilité sur sa trajectoire budgétaire au-delà de 2027. La question fait depuis des mois l’objet de discussions dans le cadre de la révision du contrat de performance. Or, pour programmer les chantiers de 2028, SNCF Réseau a en théorie besoin d’y voir clair d’ici à l’été afin de dérouler ses appels d’offres. Deux sources gouvernementales reconnaissent que c’est l’un des dossiers les plus urgents mais aussi les plus épineux. Le cabinet de Philippe Tabarot assure qu’il continue de plancher sur tous les autres dossiers relevant de son périmètre. Un conseiller est particulièrement consacré à la conférence : Guillaume Chaumette, conseiller budget et financement des infrastructures.