« On est un peu inquiets », concède Petra Wikström, la lobbyiste du groupe de médias Schibsted. Impliquée tôt dans la rédaction du règlement sur les marchés numériques (DMA), comme tant d’autres entreprises actives sur ces écosystèmes, elle avance depuis la rentrée dans le flou. La raison : les contrôleurs d’accès désignés le 6 septembre disposent de six mois pour rendre leurs services de plateforme « essentiels » plus interopérables, transparents et moins incontournables, et ainsi permettre à la concurrence…
La « to do list » du DMA
Le 6 mars 2024, soit six mois après leur désignation, les contrôleurs d’accès (« gatekeepers ») devront être alignés avec une palanquée de règles, détaillées dans les articles 5, 6 et 7 du règlement. Au menu : obligations de choix, d’équité et d’interopérabilité entre leurs services et les services concurrents, obligations de transparence, interdiction de croiser les données entre plusieurs services du contrôleur d’accès, etc.
Ces règles concernent des services de plateforme « essentiels » allant des magasins d’applications aux réseaux sociaux, en passant par les régies publicitaires ou les systèmes d’exploitation. Elles ont l’ambition de mettre fin aux écosystèmes fermés des grands groupes de la tech, dont dépend l’activité de nombreux développeurs, annonceurs ou vendeurs tiers, et qui entravent la concurrence.