La crise place l’Europe de demain devant un double défi en apparence contradictoire : placer au cœur de sa future stratégie la préservation des acquis tout en faisant preuve de l’audace nécessaire à la mise en place d’un nouveau leadership. Les experts de l’Institut Bruegel sont unanimes : il faudra aller plus loin que l’actuel statu quo de la Commission pour sortir de la crise.
Quel ordre de priorité faut-il établir concernant la mise en œuvre des politiques macro-économiques ?…
Quels acteurs pour la gouvernance économique européenne ?
Trois acteurs ont joué un rôle inégal dans la gestion de la crise selon les observateurs. Dans l’ordre d’importance :
- La Banque Centrale Européenne, organe fédéral sorti renforcé de la crise grâce à une action efficace.
- Les sommets intergouvernementaux, initiatives menées hors cadre institutionnel communautaire.
- La Commission, handicapée par les procédures et une trop grande fragmentation des portefeuilles.
Le modèle de gouvernance européen est le grand perdant de la lutte anti-crise, au profit notamment du modèle promu dans le cadre du G20, acteur majeur de la mondialisation.
La Commission, représentante des intérêts communs de l’Union, doit devenir un organe de coordination et jouer un rôle de leader au milieu du débat entre États membres.
Ce leadership passe par :
- Le renforcement de la collégialité des débats,
- La redéfinition du poids politique des recommandations adressées par la Commission aux États,
- La création de nouveaux portefeuilles (changement climatique, économie de la connaissance, affaires économiques et financières…)
Gardienne des Traités, elle doit garantir le respect de la discipline, mais surtout favoriser l’échange permanent de bonnes pratiques selon Anne-Laure de Coincy, Secrétaire générale adjointe des affaires européennes pour la France.