«Sur des sujets comme les capacités militaires européennes et l’organisation de l’Europe de la défense, nous avons avancé, ce n’est pas négligeable du tout», a indiqué M. Morin, le ministre français de la Défense, à l’issue du Conseil informel de Deauville. L’optimisme mesuré du ministre français cache mal certaines déceptions. Notamment sur le lancement d’un quartier général opérationnel européen à Bruxelles, qui se heurte toujours à l’opposition du Royaume-Uni.
Travailler à l’Europe de la Défense, ménager le compromis
A la…
CONTEXTE :
La Présidence française de l’UE a classé parmi ses objectifs la relance de l’Europe de la défense. Selon la France, principal acteur de la défense sur le Vieux continent avec le Royaume-Uni, l’Europe de la défense doit se bâtir en complément de l’Alliance Atlantique (OTAN).
Début 2009, à l’issue de sa Présidence européenne, la diplomatie française se prononcera d’ailleurs sur la réintégration de son armée dans le commandement intégrée de l’Alliance Atlantique. Les membres de l’OTAN se retrouveront lors du Sommet de Strasbourg-Kehl les 3 et 4 avril 2009.
Poker menteur de la France sur l’OTAN ?
Peut-on tabler sur un report du retour français dans le commandement intégré de l’OTAN, en raison même de progrès mesurés de l’Europe de la Défense ? C’est fort peu probable, même si Paris a exigé de ses partenaires européens des contreparties à sa réintégration complète dans l’Alliance Atlantique.
«Pour l’opinion publique française et les médias, la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN est quasiment acquise», indique Fabio Liberti, chercheur à l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques). Le chercheur estime qu’il sera donc très difficile pour la France de faire marche arrière, en dépit d’avancées minimes au Conseil Défense de novembre 2008. «On voit mal la France accueillir le nouveau Président des États-Unis par une volte-face sur le commandement militaire de l’Alliance. Cela serait également très mal perçu de la part des nouveaux États membres de l’UE, d’autant plus qu’un pays comme la Pologne fait désormais office de bon élève au sein de la PESD.»