Deux personnalités de Bosnie-Herzégovine, Srdjan Dizdarević, ancien président du Comité Helsinki pour les droits de l’Homme et le cinéaste Danis Tanović, auteur de No Man’s Land , ont décidé de se lancer dans la politique pour en finir avec la division ethnique du pays. Pour ce faire, ils ont participé à la fondation d’un nouveau parti, Naša Stranka (Notre parti), qui se veut transnational donc bosnien, ont-ils expliqué lors d’une conférence au Centre d’études et de recherche internationales (Ceri), mercredi…
La paix par la séparation de 1995
En 1995, Américains et Européens ont choisi la voie de la "paix par la séparation", selon Jacques Rupnik. La Bosnie-Herzégovine est très décentralisée et partagée en deux entités aux pouvoirs étendus : la Fédération de Bosnie-Herzégovine (entité croate et musulmane) et la Republika Srpska (entité serbe).
La contradiction du système repose sur l’affirmation à la fois de l’unité du pays et de la reconnaissance d’une séparation territoriale entre communautés. Ainsi, le système politique repose sur des critères d’appartenance à l’une des trois communautés.
Ceci empêche l’émergence d’un pouvoir central fort capable de mener les réformes nécessaires. A titre d’exemple, le président de Bosnie-Herzégovine est en réalité un président à trois têtes. Il représente trois ethnies : bosniaques, croates et serbes. Le Bureau de la présidence est donc composé de trois présidents, élus pour quatre ans mais et qui président chacun à leur tour pour une durée de huit mois.