Promis, juré, aménagé : le Sénat ne veut pas la fin du « ZAN »

Tout en affirmant vouloir conserver l’objectif de « zéro artificialisation nette » en 2050, le Sénat esquisse une remise en cause de la division par deux du rythme de sobriété foncière en 2031. Et envisage de nombreuses exemptions – grands projets, industrie, logements sociaux – susceptibles d’affaiblir cet objectif environnemental. Le tout, après que le Premier ministre a déjà ouvert la voie à des évolutions « pragmatiques et différenciées ».
10 octobre 2024 à 8h00
Environnement
Jean-Baptiste Blanc et Guislain Cambier lors de la présentation de leurs travaux. — ©Sénat

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Déclaration de politique générale : « Faire beaucoup avec peu » (et sans trop de détails)

Une double exigence, une méthode, cinq chantiers… c’est ainsi que Michel Barnier a défini sa feuille de route lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le 1ᵉʳ octobre. Sa mise en œuvre devra composer avec la nécessité de « faire avec peu » – de moyens, de textes ou de soutiens. La rédaction de Contexte a passé au crible le discours du Premier ministre.

Artificialisation : en Régions, ZAN qui rit et ZAN qui pleure

Ces derniers mois, les Régions ont joué des coudes pour que les projets, plus ou moins stratégiques, destinés à être implantés sur leur territoire, figurent dans la liste de ceux dits « d’envergure nationale et européenne ». Les faire entrer dans cette enveloppe nationale de 12 500 hectares qu’élabore actuellement l’État permettra de mutualiser entre toutes les Régions l’artificialisation liée à ces projets. Contexte dresse la liste des gagnants et des perdants.

ZAN : ce qu’il faut retenir de la liste des projets les plus artificialisants de France

Contexte rend publique la liste des grands projets prévue par la récente loi qui assouplit l’objectif de « zéro artificialisation nette ». La consommation foncière de 11 570 hectares en sept ans causée par ces équipements d’envergure (EPR, A69, LGV Bordeaux-Toulouse…) ne sera pas imputée directement à chaque région d’accueil, mais mutualisée entre toutes. L’enjeu : ne pas pénaliser les collectivités dans le respect de cette politique de sobriété foncière. Jusqu’ici confidentiel, le document a été transmis pour consultation par le ministère de la Transition écologique aux conseils régionaux, ainsi qu’une deuxième liste de projets, jugés moins matures. Les négociations entre État et Régions afin de limiter, pour ces dernières, le « fardeau foncier » lié à ces équipements, ne font que commencer.

Dataviz - Comment le Parlement fait du yoyo avec le ZAN

Depuis début 2023, le Parlement examine une proposition de loi sénatoriale visant à toiletter la mise en œuvre du « zéro artificialisation nette ». Fixé par la loi climat-résilience de 2021, cet objectif à 2050, qui crispe les élus locaux, passe par une division par deux de la consommation foncière en France d’ici huit ans. À trois mois des sénatoriales, peut-il sortir indemne de la navette entre Sénat et Assemblée et, surtout, du « conclave parlementaire » prévu d’ici à mi-juillet ? Contexte recense l’état des débats sur six points clés du texte. L’écart à l’objectif sera signalé par une barrière de chantier (🚧) et ce qui s’en rapproche par une feuille (🍃).

Le secteur des transports doit-il s’inquiéter du ZAN ?

Recours devant le Conseil d’État, missions attribuées au Sénat : les élus locaux ont pesé de tout leur poids pour obtenir la révision des décrets d’application du « zéro artificialisation nette ». Si la Première ministre a récemment clarifié le décompte des projets d’infrastructures nationaux, principal enjeu pour les transports, d’autres questions restent en suspens.

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