« Cent milliards d’euros pour le climat, mais peu d’impact sur les émissions de l’agriculture. » Le 21 juin dernier, la Cour des comptes européenne épinglait dans un rapport l’inefficacité de la dernière PAC pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (relire notre brève ). La contribution de l’agriculture à la lutte contre le changement climatique a fait l’objet d’intenses débats en trilogues sur la réforme de la PAC (relire notre article ). Le sujet revient encore…
La stratégie bas carbone pour décliner en France les objectifs européens
C’est dans la stratégie nationale bas carbone que sont explicités les objectifs français assignés à l’agriculture. Créée par la loi relative à la transition énergétique de 2015, la première version validée par Ségolène Royal, alors ministre de l’Écologie, a été révisée en 2019.
Stratégie révisée en 2020. Publié en 2020, le nouveau texte vise une baisse des émissions du secteur en 2030 de 18 % par rapport à 2015 et de 46 % en 2050, hors règlement LULUCF. Le « projet agro-écologique » et l’agriculture de précision doivent aider à réduire les émissions de protoxyde d’azote et de méthane, comme le veut le règlement ESR. Pour limiter les émissions de CO₂, la stratégie promeut la baisse de la consommation d’énergie fossile et le développement des énergies renouvelables (biogaz, biocarburant…).
Label bas carbone et « quatre pour mille ». En ce qui concerne le stockage du carbone dans les sols, la stratégie soutient la couverture des sols à l’année, via le développement des prairies permanentes, de l’agroforesterie ou des cultures intermédiaires pièges à nitrates, dans la ligne de l’initiative « quatre pour mille », lancée par la France lors de la COP 21 en 2015. La France cherche à développer deux outils pour encourager le stockage du carbone : le label bas carbone, dont la mise en place n’est pas toujours simple (relire notre brève) et le bon diagnostic carbone, accessible aux jeunes agriculteurs et mis en place dans le cadre du plan de relance (relire notre brève).